Site officiel de Christelle Morize, auteur-éditeur

Ce roman est en cours d'écriture. Je n'ai pas de date précise pour sa sortie, mais je peux poster un petit extrait.

"- Comment vous sentez-vous, monsieur Buchanan ? Demanda le psychiatre sans vraiment prêter attention au regard bleu qui le fixait d'un air étonné.
Lance n'aimait pas ce genre de question, surtout venant d'un médecin censé sonder les esprits torturés. Il était venu parler de sa mère et de ses séances régulières qu'elle venait prendre chez lui deux fois par semaine avant sa mort. Devant le silence de son interlocuteur, le docteur Ben Harper releva la tête de son dossier, attendant visiblement une réponse.
- Je suis là parce que vous m'avez appelé, vous vous souvenez ? Pour ma mère. Pas pour moi.
Le médecin se renversa dans son large fauteuil en échappant un soupir.
- J'ai cru comprendre que depuis le décès de votre mère, tout n'a pas été au plus simple pour vous, remarqua-t-il en croisant les bras, d'où ma question.
Le jeune homme ne put réprimer un sourire forcé.
- Tout n'est pas réglé, vous voulez dire, rectifia-t-il avant de réaliser qu'il venait de répondre malgré lui, vous mettez quoi
 dans le café de votre salle d'attente ? Du pentothal ?
Ben esquissa un léger sourire. Il appréciait déjà. À peine entré dans son bureau qu'il se prenait d'affection pour le fils de Rosie Buchanan.
- Ne vous braquez pas, Lance. Je peux vous appelez Lance ?
- Si je dis oui, je me retrouve allongé sur ce divan ? Échappa le jeune homme en désignant la banquette des patients.
Il agita la main d'un air évasif.
- Laissez tomber ! Je vais répondre à votre question, trancha-t-il, pourtant peu enclin à le faire, et nous pourrons passer à la vraie raison de ma visite dans ce bureau.
Le médecin se redressa lentement, accordant toute son attention au jeune Buchanan.
- Je me sens comme une branche brisée et pendante, désespérément accrochée à son arbre. Une branche dont on veut méchamment se débarrasser, mais qui ne lâche pas prise. Qu'on a saigné à blanc, à qui on accorde que le mépris. Que ça vienne de l'arbre lui-même ou du sol qui se rapproche, on veut la voir s'écraser au plus vite. Satisfait ?
- L'arbre serait votre famille, en déduisit Ben en faisant mine de réfléchir, quant à ceux qui vous saignent à blanc, les créanciers ?
- Une seule question, docteur Harper, lui rappela le jeune homme.
- Très intéressant comme métaphore, observa néanmoins le médecin, mais vous avez acceptez de jouer le jeu. Je ne vais pas vous ennuyez davantage avec d'autres questions.
"

Date de dernière mise à jour : Lun 05 juil 2021

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