Extrait du premier chapitre
Je vous propose un petit extrait du premier chapitre du Tome 2.
Sachez que sa sortie est prévue pour Juillet 2014, mais il pourrait être disponible avant. Je ne veux pas gâcher l'histoire pour primer sur le temps.
En attendant, je vous remercie de votre patience.
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"La cité d’El Camino Hermoso n’avait jamais connu autant d’effervescence, surtout en pleine nuit. Tous les habitants étaient collés derrière leurs fenêtres, observant la scène avec horreur. Les pompiers balançaient des trombes d’eau sur la maison. Le feu qui commençait à dévorer celle des Carter avait vite été maîtrisé. Ce qui posait problème c’était la voiture, retombée sur le capot, une énorme fuite d’essence qui s’écoulait dangereusement vers la maison d’en face. Une autre explosion était à craindre. Les étincelles que recrachait le feu rugissant venaient s’écraser sur le bitume, non loin du véhicule. L’arrivée d’un second camion augmenta leur chance d’éteindre définitivement le brasier.
Quand les lances d’incendie s’éteignirent enfin, un silence assourdissant régna dans la petite rue. Seuls quelques murmures s’élevaient des maisons avoisinantes. Et les sanglots de Lorna qui ne pouvait détacher son regard humide de la demeure, noircie par les flammes.
Le chef des pompiers donna des ordres clairs. Deux hommes entrèrent dans la maison des Carter, même si ces derniers étaient censés être en vacances et deux autres dans celle de Brad. Un cinquième faisait le tour. Leurs pas étaient accompagnés de craquements. Les grandes baies vitrées avaient littéralement explosé avec la déflagration. Des débris de verre jonchaient la pelouse ainsi que des éclats de tuiles rouges.
- Combien de personnes vivent dans cette maison ? Demanda le chef à l’adresse de la femme de ménage.
- Deux ! Monsieur Levinson m’a envoyé un message cet après-midi pour me dire qu’il passerait la nuit chez lui, renifla Lorna, c’est ainsi que ça se passe. Je viens le lundi pour nettoyer et je trouve mon chèque accroché sur le réfrigérateur.
Son interlocuteur la détailla en fronçant légèrement les sourcils. Entre son accent espagnol et le tremblement de sa voix, il avait eu beaucoup de difficulté à la comprendre.
- Qui vous a prévenue ?
- Madame Newman… Je crois que c’est elle qui vous a appelé.
Le chef soupira doucement et attrapa sa radio.
- C’est tout le quartier qui a appelé, rectifia-t-il tout bas avant d’appuyer sur le bouton, équipe un, où en êtes-vous ?
- « La maison semble déserte et les dégâts sont minimes. On va jeter un œil à l’extérieur. »
- Equipe deux ?
- « C’est complètement ravagé, surtout du côté de la cuisine. Heureusement que vous avez demandé la coupure du gaz. Il est possible que l’explosion vienne de cette pièce. Le plafond s’est effondré par endroit.
- Il y aurait deux personnes.
- « Pour le moment, il n’y a aucun signe de vie. »
- Jimmy ?
N’ayant que pour réponse un grésillement incessant, le chef appela le pompier à plusieurs reprises.
- « Désolé capitaine, je ne pouvais pas répondre dans l’immédiat. Il y a un homme blessé à l’extérieur. »
- Diagnostique ?
- « Blessure à la tête et une sévère à la jambe. Je viens de lui faire un garrot mais ça saigne encore. »
- « Equipe un, capitaine ! On vient de trouver une femme près du mur mitoyen. Elle est inconsciente. »
Gordon roulait à vive allure en direction de la cité d’El Camino Hermoso. Ce trajet qui aurait dû lui prendre une bonne vingtaine de minutes ne lui en coûta qu’une dizaine tout au plus. Il avait fait appel à toute son imagination pour dissuader Anna de venir avec lui. Après le coup de téléphone de Lorna, le choc de la nouvelle lui avait valu un affreux malaise. Gordon dut lui promettre de l’appeler très vite. Pourtant, derrière ses airs de celui qui gérait la situation, le haut gradé était terriblement inquiet. Il espérait intérieurement que la femme de ménage ait un peu brodé la réalité sur les faits.
En arrivant sur East Maryland Avenue, il comprit avec désarroi que Lorna n’avait pas exagéré. Deux camions de pompiers dont un stationné à l’extérieur, une voiture de police et une ambulance bloquaient l’entrée de la cité. Quelques curieux des environs tentaient de voir ce qui se passait dans la rue. Parmi eux, les plus proches voisins de la maison sinistrée et Lorna. Gordon abandonna son véhicule sur le trottoir et courut dans sa direction.
- Oh monsieur, vous êtes là ! S’effondra la femme de ménage, étouffant ses sanglots dans un mouchoir, c’est affreux !
- Avez-vous vu Brad ou…
- Nous n’avons pas le droit d’approcher, coupa Lorna d’un air offensé, ils ont juste voulu savoir combien de personnes étaient à l’intérieur.
Essayant de garder son sang-froid malgré une inquiétude qui grandissait de seconde en seconde, Gordon ne se démonta pas pour autant. Il contourna les véhicules et se fraya un passage au milieu des curieux. Ce fut à cet instant qu’il découvrit avec horreur, le désastre causé par les flammes. Sur la petite route, des hommes tentaient de déplacer une voiture retournée, couverte de mousse. Un policier, calepin et crayon en main, interrogeait les voisins. Dans l’ambulance, un infirmier était penché sur un brancard. Sans attendre, Gordon fonça vers lui mais une main le stoppa dans son élan.
- Restez dans la zone sécurisée, monsieur, intervint un agent de police en lui désignant l’entrée de la cité.
- C’est mon fils, se défendit le haut gradé en forçant le passage.
Au même moment, deux infirmiers sortaient de la maison en poussant un autre brancard. Nul doute. La corpulence du blessé était bien celle d’un homme. Gordon n’entendait plus le policier qui tentait vainement de le raisonner. Il ne chercha même pas à lui donner d’autres excuses pour sa conduite et fonça à grandes enjambées vers les brancardiers.
- Brad… Brad ! S’écria-t-il sans dissimuler son angoisse.
Un masque à oxygène cachait une partie du visage couvert de bleus et de sueur sale. Le bandage autour de sa tête laissait apparaître une énorme tache de sang qui traversait le tissu. L’un des infirmiers tenait le tube de la perfusion d’où coulait un liquide transparent."